mercredi 28 octobre 2009

Ecuador, je t'adore... up to a point!

First things first!

South America is not entirely in the Southern hemisphere! 7 countries out of 14 are actually fully or partially in the Northern one. The Earth, as a top, is heavy on its top, ;-) Paradise has a tropic, like a magnet, the North given to trees, and grass and animals - and man, and the South to the fish...

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Time warp...

I am back where I was yesterday, at Quito airport, hoping that I will get out of that time wrap and excape back into my normal life. With one less day with Naomi and Melissa… Time is not money, time is love!

Beautiful day today in the middle of the world. Clear skies with pretty, white lamaish clouds. The Pachincha peak peeked at us for the first time this morning, abandonned by its scarf of fog. Dry, no snow, still too early to have it covered with that glorious white cap that is the symbol of Quito pictures.

This extra day in Ecuador gave me several opportunities for unvaluable experiences.

First I discovered how unhelpful and grouchy airline people can be when they really don’t care about their passengers. Avianca was the worst as they took revenge on the fact that I had separate tickets on Air France and their airline. They more or less told me to take care of my ass by mysell! From such a cute and pretty girl! I did, bugged the ILAFA people, who by now think I have a maledicition following me, and ended up at Air France’s offices on the 11th floor of a plush highrise, glassed business buidling. They issued me a new ticket but did not bother to give me a seat number!!

Then I went cruising around in the city on foot, with no money. Took grafiti pcitures, quite stylish with hands and feet doing some kind of dance. And arrived at the Archeological museum, that is carred for by the Central bank, why not? Hey, but how do visit a museum without money? Since so many people are panhnadling in the city - actaully not quite, theu sell things, food or small useful stuffs like pelehon cords, I just went to the desk and told then I did not have any money. Not necesseily credible, with my foreigner’s look (quote, unquote!), but anyway he understood my broken Spanish and asnwerred in perfect English that it wa sright, I could look at the museum.


What a treat! The most impressive was the section on the very many cultures that grew in Ecuador since the paleolithic (15000 BC?) and until the invaders came in and messed up everything, the Inca first in the 15th century and the Spanish (actually in the singular, as Pisar defeated the Inca army with just 12 soldiers!!!) only one century later. If you are familiar with Le Temple du Soleil, well you are aware of most of the artifacts produced by these coastal and mountain cultures. I can’t quote them all without my book, but one of them was called Las Vegas.

Mostly earthware, all kinds of pots with the design of animals or people. Sometimes men holding proudly they slightly oversized penis up to the sky, and rubbing!

The third experience was the gala dinner, one of these things that steel executives like to organize to recover from the light agenda of the meeting that they suffered through for a day and a half. Pretty good food, local wine (from a bit further south though, Chili or Argentina). And a show of dances and songs and music which was the pretext for not engaging in too much conversation with the strange people, nice enough though, who were sharing my table, one of 50!

Music was initially Andean, there are indeed Andean bands everywhere - and all the time, actually, in restaurants, hotels, etc, you’d think you are in the Paris Metro! But the most interesting were the dances, where they actually put up shows where death was more or less always present, and work (in the fields) and the rivalry between men to catch the women and the women dancing around in very formalized steps to raise sexual tension. Quite touching and very good taste, nothing raunchy or whatever, there. We were all rounded up in a tytransparent steel building from 1899 that was a kind of replica of the old Paris Food Market (les Halles). The building was on a hill overlooking the city, why showed for what it is, a huge saddle on which roads and houses extend on both sides of the mountians, vulcanos and far into the flat middle. Quite magic in the night!

Bits and scraps from a week's stay in Quito, invited for giving a keynote lecture at the ILAFA annual conference, which changes venue every year, from mexico to Argentina. I got a bit distracted by the clever robbery, which separated me from my camera, my medecines, and about 2000 € worth of stuff that you I carried around within even thinking of it. Took a while to rebuild my wealth, a bag, a coat, another camera, - a smaller one, and medecine. All time consuming although it truned out to be another way of seeing a far away country.

The cherry on the cake (the frosting on the cake?) was the helicopter crash that closed the airport on me and made me miss my flight back to France. 24 extra hours that I was given to "enjoy" more of Ecuador, a drop in the cosmic Ocean of time but a big piece of sand that got my schedule stuck and messed up, this stupid tight schedule that I maintain, God knows why...



samedi 10 octobre 2009

De profundis socialisti!

Je me demande si le parti socialiste ne vient pas de perdre un électeur de toujours. Moi, bien sûr ! Les déclarations de Vals et Hamond sur Mitterand dégagent des odeurs de défectation et de vomis, qui me confirmeraient que toute fréquentation du pouvoir conduit à une morale et une éthique trouble, voire absente.

Comme si le pouvoir, tel l'économie libérale, trouvait sa propre justification dans son exercice, sans référence à aucune règle lui imposant un cadre ou une contrainte. En économie, les théoriciens ont au moins le prétexte d'un théorème qui, avec beaucoup d'hypothèses tirées par les cheveux, "démontre" que le bien commun est au bout d'un libéralisme bien compris et bien débridé. En politique, le théorème semble être que pour prendre le pouvoir, tout est bon, y compris de marcher dans les fientes du front national pour lui courir après. Même si on est socialiste.

On a pris l'habitude, dans les entreprises, de ce cynisme machiavélique, accompagné de coups bas, de querelles des grandes directions qui ont l'oreille du patron-propriétaire et du mépris qui accompagne la petite domesticité, comme la R&D par exemple. Naviguer dans ce marigot devient un grand art, une danse chevaline de haute école en face de quoi la simple compétence, le renom ou le respect dont on peut jouir dans le monde qui existe encore, hélas, hors de l'entreprise, ne pèse pas plus qu'une chiure de mouche sur le cul d'une bimbo bronzant sur une plage (waooh, quelle image !).

Au PS donc, la chasse aux homos est ouverte. Tous ces mecs, qui doivent se payer des soirées fines après des séances de travail qui méritent la récompense du guerrier, crient à la honte sur un gars qui a utilisé des prostitué(e)s, confondent homosexualité et pédophilie et parlent de livres qu'ils n'ont jamais lus. D'ailleurs ont-ils lu beaucoup de livres, vu beaucoup de toiles ou de films en dehors des productions de Disney ?

Qui croient-ils attirer dans leurs rêts électoraux avec ces pratiques d'égoutiers, cette pensée de nettoyeurs de fosses à purin ? Ont-il seulement pensé à tous ceux qu'ils vont perdre ?

Y-a-t-il de chance de rénovation pour le parti socialiste, si elle est conduite par de tels praticiens de pensées tordues, fétides, du sophismes et d'immoralité intellectuelle ?

samedi 12 septembre 2009

Carbon tax...

On ne parle que de cela en France depuis un bon mois et personne n'y comprend rien. Les gens se bousculent néanmoins pour donner un avis et la plupart du temps il est négatif. On fait même des micro-trottoir dessus. Le plus amusant était une femme qui disait qu'elle en était au bio pour sauver la planète et qu'elle prendrait la question du carbone après.

Digression, c'est intéressant de parler du bio, car en général il ne répond pas aux critères classiques du développement durable, ce qui interpelle à la fois ceux qui font des produits agricoles bio et ceux qui définissent ce que c'est que le développement durable... Il y a pas mal de gens qui travaillent là-dessus en dehors des média, dieu merci, car çà demande une réflexion de fond et pas un débat, j'ai envie de dire, "à la con". La lumière en sortira peut-être.

Donc taxe carbone.

Vieille idée, que les industriels connaissent bien depuis 5 à 10 ans maintenant. Mais ce qui est nouveau c'est que le concept aussi dorénavant va s'appliquer aux citoyens, pris un par un.

Le fond du problème est de trouver des moyens simples et efficaces de réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre et de le faire vite et fort. On peut donc prêcher en mettant les acteurs devant leurs responsabilités et croire à leur réflexes éthiques, pour prendre les mesures adéquates qui relèvent d'eux, ou au contraire les obliger à agir, par exemple en touchant à leur porte monnaie.

Le porte monnaie des entreprises a été d'abord dans le collimateur selon le principe qu'il faut commencer par les gros émetteurs, parce que c'est plus facile, que çà se voit (utile pour un politicien qui doit se faire réélire, d'autant que les entreprises ne votent pas ) et que çà permet de résoudre d'un seul coup un gros morceau du problème. L'Union européenne, répondant au lobby des industriels, a ainsi proposé un système de marché de droits d'émissions dit cap and trade, dont le bilan est pour l'instant mitigé.

Certains industriels expliquent d'ailleurs que le système leur est défavorable... souvent les mêmes que ceux qui en ont profité en vendant les surplus de droits d'émission acquis gratuitement de la part des états. Toute une machine financière s'est organisée autour des marchés du carbone avec un flot de courtisans et de consultants de tout poil, mais une relation directe avec des baisses d'émissions clairement identifiées reste à démontrer malgré 4 ans de fonctionnement du système. La raison profonde en est probablement que le coût du carbone n'a jamais atteint des niveaux suffisants pour que des parades efficaces soient mises en place, ceci étant dû à une surabondance de l'offre de droits par rapport à la demande. La commission devrait faire gérer toute sa politique dans ce domaine par l'OPEP qui étranglerait les vannes de droits gratuits attribués sous forme de quotas !

Le marché des droits est actuellement à 14,5 €.

Les débats sont en fait plus complexes et les protagonistes pensent que le système devrait finalement prouver son efficacité. Les surplus systématiques sont en effet liés à des maladresses de mise en place et, plus récemment, à la crise économique. La Commission est donc déterminée à prolonger le système au moins jusqu'en 2020 et d'autres régions du monde vont vraisemblablement s'en inspirer. Les industriels, quant à eux, continuent à crier au loup qui les étrangle ou est sur le point de le faire !

Deuxième partie du dispositif, toucher les acteurs individuels. C'est la taxe carbone proposée par le Grenelle de l'environnement, celle qui est au coeur des débats actuels.

Le citoyen consommateur paie une taxe proportionnelle à ses émissions. Les détails sont un peu flous sur la façon de le faire, mais on peut penser que toute émission directe sera taxée, l'essence de sa voiture comme le fuel de son chauffage. Les émissions indirectes ne le seront pas par le consommateur final, mais le producteur qui en a été responsable aura payé la taxe et la fera passer à ses clients au travers des prix. Facile à faire, si les prix sont fixés localement, comme ceux de l'électricité, moins facile à faire s'il le sont ailleurs par un marché mondial, par exemple, comme ceux de l'acier, par décret ou par des situations de monopole, comme le prix du lait. Mais il y a l'artifice de la taxe aux frontières, un taxe de Pigou, pour mettre sur un plan d'égalité un marché isole avec taxe et un contexte international sans taxe.

Plus j'émets, plus je paie. Une version individualisée du principe du pollueur-payeur.

Un débat s'instaure d'ailleurs de savoir si la taxe individuelle ne devrait pas seule subsister par rapport à la taxe industrielle. Un peu comme si l'état basait toutes ses rentrées fiscales sur la TVA. Mais surtout comme si toutes les arbitrages étaient décidés par le consommateur final. J'ai un peu de mal à croire que cela puisse démontrer une vraie efficacité !

Voilà les éléments du dossier.

Donc, si on est convaincu que la menace primordiale c'est le changement climatique et qu'il faut le combattre par tout moyen disponible - et il serait suicidaire, inconséquent ou carrément pervers de prétendre le contraire, la taxe carbone doit être accueillie de façon positive, voire enthousiaste : enfin on s'adresse directement aux citoyens sur ces questions qui vont déterminer le quotidien de leurs enfants et de leurs petits enfants, qui feront la guerre et la paix au milieu du siècle, la vie et la mort d'une fraction importante de la population du globe !

Mais que voit-on ?

Un gouvernement qui minimise la question, qui ne la place pas dans son vrai contexte, qui explique que 14 ou 17€, ce n'est pas grand chose.

Une opposition qui s'insurge sur le fait que ce sont les plus défavorisés qui vont payer, comme si la menace du changement climatique n'était pas d'abord une menace pour eux !

De vrais et de faux écologistes qui discutent des moyens, de la mise en oeuvre, du timing de l'annonce, bref de la couleur de l'emballage.

Et des citoyens, pris en otage dans un débat qui n'a jamais eu lieu, qui déclarent que non, ils ne veulent pas de taxe. Moi non plus je ne veux pas vieillir, je ne veux pas mourir, je ne veux pas être malade, je ne vaux pas souffrir. Encore que...

J'ai vraiment honte de cette kermesse, de ce canular.

La presse pourrait évidemment faire un peu d'investigative reporting, en se mouillant un peu la chemise, et expliquer pourquoi les pays qui ont déjà une taxe de ce genre ont démontré des réductions d'émissions et, comment çà va fonctionner au niveau des réflexes individuels.

Pourquoi je vais arbitrer entre un service plus cher à cause de ses émissions par rapport à un qui sera moins cher. Comment les constructeurs de voitures vont mettre plus rapidement des voitures électriques sur le marché. Comment les gens vont s'intéresser de plus près à l'affichage carbone qui brusquement sera en liaison directe avec leur porte monnaie. Et comment, ils vont brusquement penser un peu à leurs descendants et, pourquoi pas, aussi à leurs vieux jours.

Donc, Sarkozy dans son universelle sagesse a donc décidé que la taxe vaudra 17€. Mais dans 5 ans, dans 10 ans combien vaudra-t-elle ? Mon petit doigt m'a dit que les économistes, dont certains sont mes collègues et mes amis, parlent de 400 à 600 € en 2050 ! Cà aussi on n'en parle pas beaucoup dans les discours politiques ou dans les média, mais le dire permet d'affirmer avec une certaine force qu'à ce niveau les effets seront immédiats, en fait rétroactifs !

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Je ne sais pas si cela mérite un paragraphe, mais les petits malins disent qu'on va être taxés sur notre respiration. C'est à la fois idiot comme remarque, car les émissions en question sont tout à fait négligeables par rapport aux émissions anthropiques, et pas complètement idiot dans la mesure où cela rappelle que les émissions anthropiques sont directement proportionnelles à la population.

samedi 5 septembre 2009

Madame la marquise...

L'été s'achève, repère essentiel dans le calendrier symbolique des Français.

Le monde redémarre avec la rentrée, rentrée des classes, des parents, du gouvernement - ne faut-il pas donner l'exemple - , de l'économie.

Comme si la formule 1 (ou 2 ?) de l'économie française s'était arrêtée au stand pour 3 mois et avait cessé de voir les autres voitures tourner pendant ce temps-là sur le circuit.

Les journaux de télévision on dégouliné de reportages au goût de sucreries factices sur les plages, les hôtels, les campings, les embouteillages, alors que les journaux plus sérieux parlaient de livres, de spectacles, de festivals, de culture. Le monde hors la France a (presque) disparu des médias et on pourrait penser que cette absence signifie qu'il est tombé lui aussi dans le gouffre des vacances.

En France, on voit vraiment la vie comme deux univers parallèles, la vie normale et les vacances, qui se séparent tous les étés et ont peine à se réemboiter ensuite. Mais qui vont à nouveau se dissocier chaque soir, chaque week end et pendant ces merveilleuses RTT, cadeaux de la fée des 35 heures.

Les journaux devraient d'ailleurs avoir des éditions normales et des éditions pour les RTT. Second Life descendue sur terre !

Pendant nos vacances donc, alors qu'on se ressourçait, à la façon de l'inconscient qui répare les traumatismes de la journée passée pendant le sommeil, l'économie s'est réparée. La crise s'est arrêtée. La chute a été freinée. La reprise se dessine.

Ouf, merci l'inconscient collectif de la planète, et merci aux Français pour ce long sommeil des vacances d'été qui a permis à ce processus de se dérouler en coulisse.

Auto-organisation, on appelle cela dans l'univers, tout aussi fantasmagorique, des nanotechnologies. Des processus automatiques qui gèrent les dossiers difficiles et réparent les dommages. Cà existe dans le vivant, résultat de millions d'années d'évolution, et les illusionnistes de la politique ou de la technologie (nano) nous le resservent comme un processus qui existe naturellement du fait du caractère vachement raisonnable et auto-régulateur de l'économie libérale ou comme une fonction qu'on va créer de toutes pièces et donner aux nano-objets en jouant à être dieu. Nos sommes des démiurges, pensent sans le dire ces physiciens du très petit, ces nano physiciens qui pensent grand !

Evidemment, ceux qui se découvrent chômeurs au retour de vacances, les PME qui n'arrivent plus à financer leur activité quotidienne, bien que les banques aillent mieux, ouf, merci pour elles, ne voient pas bien en quoi cette vision de sortie de crise s'applique à leur vie à eux, à leur vraie vie !

Bon, le CAC est remonté à 3700 points. Air France et ArcelorMittal ont gagné environ 6% hier. Que demander de plus ? Sarkozy va venir en Lorraine avant le fin du mois. Le bonheur !




vendredi 5 juin 2009

Home, sweet home

Je pense que pas mal de gens sont restés scotchés devant leur télé hier soir pour regarder HOME, surtout ceux qui ont une fibre verte qui leur court dans les muscles.

Une certaine hésitation avant de choisir France 2 quand même, tant le hype était fort et le matraquage publicitaire en France bien organisé.

D'abord, évidemment, la magie des images. Magie et image, ce sont d'ailleurs des anagrammes et probablement (?) des étymologies communes. Magie multipliée par l'écran HD, dont les images hyper-piquées creusent l'écran comme si ce n'était qu'une fenêtre ouverte sur un monde à plusieurs dimensions, juste là, dans le salon. C'est tout juste si on n'en attrape pas des vertiges, si l'oreille interne n'est pas trompée elle aussi !

Des images claires, travaillées, montées en succession rapide, où on a choisi la couleur et les compositions de formes et de mouvements avec une force qui vaut tous les délires des films d'Hollywood, où les caméras virtuelles ont remplacé les caméras réelles. Un film aux images coup de point, qui montrent un monde ensoleillé, comme pour prouver que le propos est aussi juste que les images sont claires et belles !

Grands prix de la mise en scène et de l'image accordés à l'unanimité par le jury !

Le propos par contre heurte, me heurte moi au moins, de même que l'argumentaire du discours et l'ouverture du débat.

Pas le moindre doute, c'est un discours fermé, qui proclame une vérité et qui n'appelle pas de débat. Les images ont valeur de preuve, ce qui me gêne. Les images sont choisies, comme c'est le privilège de l'artiste, mais le propos est celui de la leçon, leçon de morale, leçon d'éthique environnementale citoyenne et, comme tel, la preuve par l'image ne suffit pas.

Ouverture, zéro pointé. Pas la moindre chance de dire autre chose, autrement, de nuancer ou même de contester, en partie ou en tout.

Le ton ensuite. La leçon. La leçon de chose ou la leçon de morale, ou la leçon d'instruction civique de mon enfance. C'est vieux cela ! Cela remonte à un monde que je croyais révolu, contre lequel j'avais contruit mon adolescence et mon attitude au monde ? Un peu comme les discours qu'Obama vient de faire en Egypte, en Allemagne, qu'il va faire aujourd'hui à Omaha Beach, un ton qu'on accepte dans la bouche d'un Américain, mais qui ne correspond pas, tel quel, à une sensibilité européenne plus avide de critique, de relativisme, même modéré, de doute !

Le fond.

Que dit Yann Arthus-Bertrand, le Celte vert, qui défend la planète du haut de ses hélicoptères, assez avides de carburants ? Que la planète est finie, que ses ressources seront épuisées dans pas longtemps, que les riches possèdent la terre. Que le réchauffement climatique arrive, est déjà là, et que çà va créer un bordel pas possible.. Que nourrir le monde, tout le monde, va devenir compliqué, surtout si on s'obstine à manger pareil, surtout autant de viande. Problème avec la ressource halieutique. Etc.

Plein de vrai, un peu de faux, des analyses à l'emporte pièce... Dur dur, ces gens qui pensent aider avec un tel coquetel d'approximations ! La pensée floue peut-elle conduire à la lumière de la vérité ?

Le réchauffement, c'est vrai. Les énergies renouvelables, c'est une solution, mais çà ne suffit pas et, poussées à l'extrême (les 20% en 2020), elles vont aussi créer plus de problèmes qu'elles n'en résoudront in fine, peut-être, je ne dois pas moi non plus sombrer dans les généralités simplistes ! Il faut parler de néga-énergie, de nucléaire, 3, 4 et 5G, de CCS, de charbon, de biomasse et d'énergie musculaire des individus.

L'épuisement des ressources, çà dépend, c'est beaucoup plus compliqué que cela !

L'idée que la consommation de viande, conduite au niveau occidental, n'est pas durable, c'est vrai aussi. Mais comment fait-on pour réguler cela ? Ces marchés sont tirés par les consommateurs, qui ont des besoins réels et des besoins plus virtuels liés à des visions du monde, des modes si l'on veut, par des lobbies - ceux des éleveurs, de la viande, du soja, des antibiotiques pour animaux, etc., et par l'économie de marché, distordue par les subventions, les oligopoles et les oligopsones. Prêcher ? Laisser les consommateurs trancher, in fine, quand la vérité leur apparaîtra ?

On peut interpréter le discours en disant qu'il a trop de gens sur cette terre, trop de pauvres, trop de gens qui veulent vivre comme des riches. Où cela mène-t-il ? Eugénisme ? Psychologie sociale à la papa (eugéniste aussi !) ? Reprise en main morale et politique des masses ? Est-ce la fin annoncée de la démocratie ? La croissance est terminée, désolé pour ceux qui ne sont pas montés dans le train ! Je pleure sur vous.

Un discours vert assez altermondialiste, donc, qui ouvre des portes de grange à tous les totalitarismes et à tous les fascismes ! Consciemment ou peut-être pas, la bonne foi s'alliant souvent à la naïveté.

On peut aussi reprendre le discours à l'envers et en garder ce qui y est juste...

En fait ces belles images, si elles avaient été sans parole, aurait été parfaites ! L’esthétisme de YAB sans son discours boy-scout et ses tentations ambigües de politique d'un autre monde, l'autre, l'alter, et le vieux monde et ses démons.

Donc, messieurs les fabricants de télé HD, vendez des modèles sans le son !

Et tous les autres, YAB en tête, acceptez un peu plus de complexité dans le monde et un peu plus de recherche et de difficulté dans la mise à jour de solutions ! Qui seront probablement plus locales, moins globales, moins mondiales...

Car c'est une chose de dire qu'on a atteint la finitude de la planète, c'en est une autre de faire un film à la gloire de la mondialisation, même décalé, autre poncif qui mériterait d'être dépoussiéré après les strates de c... que Alain Minc et les autres ont construit sur ces mots.

Pour être juste, il y avait quelques secondes dans le film consacrées aux micro-crédit.

dimanche 31 mai 2009

Trois petits tours et puis s'en va...

La crise s'en va...

Cela fait plusieurs mois que la presse le dit, en doute, le redit. Ces oscillations, cela constitue aussi de l'information, enfin, au moins, de son point de vue à elle, la presse. Même si ses analyses baignent dans un océan de doute existentiel, métaphysique, épistémologique, ontologique.

Les banques, qui ont dégraissé plusieurs centianes de milliers de personnes, reçu des prêts et des granties de tous les gouvernments du monde et qui ne pête de toute façon qu'aux riches et à des taux bétonnés, vont bien. Tant mieux pour elles et pour nous par contrecoup.

Les bourses sont remontées un peu et le CAC40 sature entre 2200 et 2300 L'optimisme des ménages et des chefs d'entrerpise, qui écoutent beaucoup la presse, mais regardent aussi leurs carnets de commande, voit des frissonnements et expriment un soulagement, un epsilon d'optimisme par rapport au mois préciédent. A l'époque des nanotechnologies, des nano changements d'opinion, c'est important ?

A moins que ce ne soit la presse avec ses yeux d'insectes, qui ne voient que ce qui bouge, qui a changé de capteurs et voit de très petites choses se produire et en parle, avec sa loupe ou son microscope électronique habituel, qui propose des zooms impressionnants ?

Les lignes de montage de voitures sont toujours à l'arrêt et, comme Mai est un moi creux plein de jours fériés, surtout en france, LOL !, çà ne se voit pas trop car les RTT pétillent plutôt que le chomage technique. Les hauts fourneaux sont arrêtés, pour longtemps, pas très bon pour leur durée de vie, les cokeries, qu'on n'arrête encore moins volontiers, pour ne pas les fusiller ou les massacrer, sont non seulement ramentiée,s mais carrément laissées à refroidir.

Où est la reprise dans l'économie réelle ? Un petit rien ici et là, car les stocks sont arrivés à l'étiage, mais cela a-t-il pris 9 mois ? C'est bien mong 9 mois, quand on ne fait pas de bébé ?

Les faillites, les dépôts de bilan. Les gros qu'on sauve, ne pas oublier que la Maison Blanche devient ce week end un concessionniare GM, les petits qui décèdent au tributnal de comemrce, dans le silence. Boutiques, restuanats, PME... Le chomage qui monte. Les gros amas de chomeurs qui font du bruit, des manifs, des fêtes, !!!, et passent à la télé. Les petits chomeurs à la sauvette qui arrivent sur le marché du chomage, oh, quel gros mot, et qu'on ne voit point : les capteurs des microscopes de la presse ne sont pas encore assez puissants.

Les gros qui empreintent de l'argent pour embourser leurs emprunts qui arrivent à échéance. A noveau beaucoup de créativité financière pour récupérer quelques milliards là où les dettes sont 10 ou 50 fois plus grosses. Mais le vrai mot est braderie. Les actionnaires n'aiment pas trop, mais çà passe, car quelle autre alternative existe-t-elle ?

Cà va passer si la reprise survient dans moins d'un an. Sinon, c'est la catastrophe assurée. Comme en 1929 où une embellie come celle que l'on vit aujourd'hui c'était produite pour être suivie d'une chute sans fin. Rechute de tout, chomage massif, pas l'augmentation presque civilisée que l'on observe aujourd'hui. Sauve qui peut annoncé, si...

Evidemment, c'est une vision pessimiste. Beaucoup de gens pensent que la crise était d'abord financière et donc que çà va finir par redémarrer, çà ne peut pas durer indéfiniment, etc.

Du bon sens de comptoir, qui gêne un peu dans la bouche des économistes...

Je veux bien moi aussi pratiquer la méthode Coué, çà ne marche pas souvent, mais çà sert d'anesthésie.

Car je crains toujours que la cause profonde de la crise ne soit une accumulation de bulles de consommation et donc de production, poussée ou tirée par les bulles fiancières variées qu'on a mieux idéntifiées. Les marchés réels ont acheté et donc produit de la pacotille jusqu'à l'absurde. De mauvais produits, pas bons mais pas chers, dont les techniques de vente et de marketing créent l'envie chez le consommateur.

Une fenêtre pop up me proposait ce matin un vol pour Athènes de France, à 29€. Pourquoi pas de l'essence à 2 $ le barril ? De l'alcool distribué gratuitement aux enfanst dans les écoles ? Tout cela est-il raisonnable, durable ?

Bone chance à tous !

Que j'aie tord, tord, tord

lundi 13 avril 2009

Chasse aux idées, suite....

On a évoqué hier les fauteurs de crises pendus à la lanterne, comme perpective noire de la crise, si les choses continuent d'aller mal.

Comment d'ailleurs penser un seul instant que les choses vont aller mieux rapidement ? Fin 2009, début 2010, comme titre le monde pour la deuxième ou troisième fois ? Sur le foi des analystes financiers, dont le flair et la pertinence n'est plus à démontrer ??? 

L'annonce d'ArcelorMittal de fermer trois nouveaux hauts fourneaux pendant plusieurs mois, sans vision de les rouvrir au-delà de cette période, qui devient de facto reconductible, a déclenché une envolée du cours à la bourse de Paris, laquelle a aussitôt entraîné le CAC40 à la hausse. 

Ambiguïté de cette décision, qui valorise le fait de ne pas voir l'avenir à plus de quelques mois, le constat que la production d'acier en Europe s'est effondré de 50% (je dis "50%" !!!)... Bien sûr que l'entreprise n'a pas trop le choix, elle ne peut empiler des coils d'acier comme les gratte-ciels de ferraille de Wall-e : arrêter les outils de production est la seule façon de ne pas se ruiner. Mais les commentaires de la presse ont commencé à parler de risque de faillite de la plus grande entreprise sidérurgique du monde, comme on le fait depuis longtemps de l'industrie automobile, pourtant beaucoup plus mal gérée mais à laquelle elle est liée de façon structurelle. 

Donc, la bourse continue à fonctionner avec des réflexes automatiques, qui ne correspondent guère à l'analyse, même la moins imaginative, de la crise actuelle et qui ne donne pas sa chance à l'avenir. Replis frileux des traders, des analystes et des modèles sur ce que l'on croyait savoir, qui n'est plus vrai du tout, mais les réflexes fonctionnent encore... Comme un canard dont on vient de couper le cou et qui s'enfuit au bout de la basse-cour ! Une bourse écervelée ?

La lanterne donc, revenons-y. Ou à des substituts légaux d'icelle. 

En allant jouer dans un parc peuplé de balançoires et de toboggans et de gamins des quartiers pas très favorisés de la périphérie de ma ville, je suis frappé par le nombre de gosses en sur-poids, certains carrément obèses ! Ils mangent d'ailleurs des tas de trucs en jouant. 

Si on en croit médecins et diététiciens, cela va conduire à des maladies chroniques apparaissant très tôt et, in fine, à une espérance de vie de cette fraction de la population plus basse qu'aujourd'hui : la fin de la croissance, dans cet univers de la santé aussi ? 

Un jour, les marchands de barres chocolatées, de boissons chargées de sucres, seront appelés à rendre des comptes. Comme les marchands de cigarettes sont peu à peu amenés à payer pour les cancers du poumon dont ils sont la cause. Procès de Mars, des céréaliers, des restaurants de fast-foods... Ce seront les tribunaux, pas les altermondialistes de Roger Mauvais, qui s'en chargeront peut-être un jour. Avis aux analystes financiers... Quaks, à vos modèles !

Autre corporation, qui a des soucis à se faire, celles des publicitaires qui vendent ces rêves de sucres et de diabète associé aux gamins piégés devant leurs écrans de télé, dans les émissions de dessins animés qui peuplent le paysage audiovisuel le matin. Non seulement, leur responsabilité sera engagée, mais une partie de leur business s'évaporera ! 

Encore le marketing dévoyé, sans âme, et ses suppôts, communication et publicité, qui reviennent dans les rangs des mauvaises idées....

A suivre, encore...





dimanche 12 avril 2009

La chasse aux idées qui nous ont plombés...

Il y a le monde d'avant la crise et celui d'après la crise. Comme les anciens et les modernes. Les réactionnaires et les révolutionnaires. 

Le monde d'avant était peuplé d'idées fausses ou d'idées qui n'avaient pas la portée universelle capable de nous porter vers l'avenir durablement. Des fausses bonnes idées, comme il y en a tant. Mais des idées à la mode, populaires - en franglais, qu'on nous a vendues comme des évidences, à grand coup de suffisance, d'arrogance, d'hubris, et à grand renfort de techniques de bizutage, de non-dit et de çà-va-de-soi. Ces idées qui ont gonflé des bulles qui ont porté des nouveaux riches, qui ont tiré un temps la croissance mondiale, mais qui nous laissent sur la grève, maintenant que les bulles ont explosé et que le flux s'est retiré. Laissant certains sans autre recours que la grêve...

Partir en chasse à ces idées fausses est salutaire. 

Cela évite les chasses aux sorcières et aux boucs émissaires, comme celles qui sont conduites par certains démagogues et certains hyperdirigeants,  qui font du bien, celui d'être unis dans le malheur, les grands et les petits, les forts et les faibles, tous ramenés à la norme minimale et à la grisaille commune, mais qui n'aident guerre à imaginer autre chose, de nouvelles idées, des idées porteuses d'avenir, des idées à repousser le malheur. Et qui conduisent à des séquestration de dirigeants, pour commencer, et, peut-être bientôt, à la lanterne, carrément, ou débités en morceaux et décorant les piques et les grilles des lieux publics !

Cela nous inscrit dans une tradition culturelle, Flaubert, Brel et, tant qu'on n'y est, la Genèse, qui décidément a parlé de tout, pas seulement de la création du monde...!

Cela évite aussi la dérive actuelle de chacun d'entre nous, la presse comme les bloggeurs, ceux qu'on lit et ceux qu'on ne lit pas, pas encore, qui y vont de leur théorie systémique, celle qui explique les défaillances ayant engendré la crise par des explications sur les processus qui nous guident, comme si le monde était une entreprise adhérent aux normes ISO 9000, 14000 et les autres.  La crise financière, la crise de l'économie réelle, la crise des liquidités, la trappe aux liquidités, les subprimes, les fonds pourris, les outils dérivés, leur opacité - la théorie que je trouve la plus drôle, la plus incroyable, la plus sombre et la plus pessimiste sur l'homme ! -, le système de normes comptables internationales, la crise sociale, la crise politique,déjà là ou à venir, etc... 

Sauf une, bien sûr, la mienne, qui met en avant la bulle de consommation portée par un marketing dévoyé, vendant au consommateur qu'on hypnotise et qu'on soigne à coups de crédits faciles des produits sans finalités, sans contenus, sans qualité, dont il n'a pas vraiment besoin, ni même envie sans un peu de viagra publicitaire pour stimuler ses appétits... qu'on achète parce que les autres aussi les achètent, nous dit-on, et parce qu'on le peut, comptant ou à crédit. Laquelle bulle a éclaté, dans un effondrement digne de celui d'un trou noir, qui ferme les usines de voitures, les aciéries et les hauts fourneaux, pour suivre une chute de 50% de la production... 

J'ai déjà parlé des produits médiocres, comme tout ce que vend microsoft - je suis en train de me battre avec un word 2008 pour Mac, si lent que j'en oublierais ce que je veux dire !, comme les balckberry qui parlent français sans accents, comme les restaurants Buffalo Grill qui défigurent les paysages suburbains et présentent sur nos assiettes un pastiche de mal-bouffe qu'ils disent américaine (O Obama, déclare la guerre aux Buffalo Grills avant d'aller en Afghanistan, c'est peut-être plus important pour ton pays !), sans goût, même les frites sont ratées, il faut le faire - et cela en dit long sur la possibilité de faire avaler aux clients de la bouffe pour chat et de les faire payer encore trop cher à la sortie !!!

Donc revenons aux mauvaises idées, celles qui ont conduit à faire pousser ces bulles et conduit à ce débordement de mousse qui nous entraîne vers les cuviers d'Augias puis a explosé...

Au hasard, sans ordre, pas de théorie ni de classement systémique encore, observons, la méthode expérimentale n'est pas encore dans la liste des ces idées toxiques.

La fascination de la minceur que vendent les magazines féminins et aussi masculins maintenant, ceux qui parlent, démagogiquement, au côté féminin de l'homme. Ce goût pour les filles anorexiques, ces waifs qui peuvent s'habiller en 36 et qui fascinent les "grands" couturiers, qui tiennent debout par la force de maquillages de belle au bois dormant plus que par la force de leurs muscles atrophiés, sortes d'enfants sexués faisant appel au côté pédophile de qui d'ailleurs ? Les belles femmes relèvent d'une autre alchimie, celle de la jeunesse, du tonus, de l'insouciance, des phéromones qu'on capte au passage et qui n'imbibent pas encore les pages glacées - au sens propre et figuré - des journaux et des mensuels.  Sans phéromones, des peintres doués les ont d'ailleurs saisies sur la toile, Rubens ou Véronese ou Ingres ou Picasso... 

Derrière ce mythe, qu'on travaillé les psychanalystes de la mode, se cache une collusion de vendeurs de rêve, des rêves basiques et reptiliens, et des marchands, avec tout un monde interlope de communicants et de journalistes qui servent la soupe et lient la sauce. On est loin de la presse, cinquième pouvoir ! 

Cà se résume assez bien par le mot de marketing !

Il y a aussi des mots attrape-tout, comme celui de créatifs. 

Ceux qui se donnent ce nom, les créatifs de la publicité et de la com' par exemple. Qui oublient qu'ils sont à la création, celle des artistes des arts plastiques, ce que la "science" du management est à l'économie ou l'astrologie à l'astronomie... Ce sont des outils, des moyens, des véhicules, des serviteurs.

Ou comme ce banquier, qui refuse un crédit à une styliste talentueuse que j'aime bien, sous prétexte que son activité n'est pas créative.  Curieux exercice de renversement du sens des mots, qu'on chausse comme une chaussette à l'envers, sans probablement s'en apercevoir... La créativité, est, j'imagine selon lui, les nouvelles technologies, nouvelles depuis si longtemps, explosées dans tant de bulles passées et à venir, devoiement des mots pour appeler la soupe, les financements, les crédits, l'image d'une modernité d'avant... 

Autre idée fausse, celle du ROI, le retour sur investissement qu'on a imposé dans les entreprises à 15% ou plus depuis 10 ou 15 ans.  Comme si l'économie croissait à 15%... Ou l'avait jamais fait, même dans le "miracle " de la Chine ! A moins, que consciemment, on ait compris que ces 15% étaient prélevés dans la poche des salariés d'une part et des générations futures  d'autre part ; sans parler du tiers-monde, qu'on vole sans vergogne, sans en avoir conscience (??) et sans en parler ! Un vol à la tire spatio-temporel !  Une version à l'envers du développement durable,  de ce mot attribué à Saint Exupéry, la planète n'est pas un héritage que l'on reçoit de ses ancêtres, mais qu'on empreinte à ses enfants !

Ces mythes de managers, enfouis dans des discours technocratiques sur la création de valeur, le temps de retour sur investissement... Le dernier en date parle de variabilisation des coûts fixes... rappelez-vous la titrisation des risques... On pourrait presque repérer les idées fausses à la voix qu'elles empreinte, aux combinaisons de mots qu'elles associent !

Tout commentaire est le bienvenu, pour compléter cette liste dont ceci n'est que le commencement...!

A suivre, si le temps ne me manque pas.

samedi 11 avril 2009

Rupture de miroirs et marche forcée vers le Léthé

Journées difficiles pendant lesquelles j'ai encore effacé une partie de ce qui restait de mes parents dans notre monde physique. 

Une équipe de déménageurs est venu vider, démonter et emballer le contenu de leur appartement d'Evry. Le cadre dans lequel ils fonctionnaient, le décors de leur vie quotidienne a disparu en quelques heures, dans des cartons, des feuilles de plastique à bulles et des noeuds de ficelle grâce aux gestes rapides, précis et répétitifs du déménageur chargé de préparer l'expédition. 

Le soir même tout se résumait à des empilements de cartons bruns ceinturés de bande adhésive de même couleur et à des meubles emmitouflés dans les feuilles à bulle. Répartis dans un curieux capharnaüm, qui mettait à nu les murs des pièces qu'on n'avait plus vus depuis au moins trente ans. 

Seule vie dans ce passé en cours d'effacement, Naomi, assise à même le parquet, entourée des jouets qu'elle avait apportés avec elle et qui continuait à façonner son présent en jouant, comme d'habitude. Inconsciente du contexte inhabituel et bizarre, et évitant aux autres de se perdre dans la contemplation morbide de cette fin d'un monde.


Une nuit dans les lits pas encore démontés, puis une équipe de solides Déménageurs bretons, noire, blanche, beurre, LOL!, s'est emparé de ces objets en nombre fini qui résumaient la vie de mes parents, et les a descendus dans l'escalier en colimaçon pour en remplir, en deux heures, un camion.  Deux heures simplement, et, à la sortie, un demi-camion de colis compacts, calés et encordés pour effectuer le voyage vers la Creuse. 

Encore plus vite, encore plus dense, encore plus compact. Une vie en 20 m3 !

Victoire de l'entropie, triomphe du désordre, la complexité d'une vie s'enfonce dans le passé et ne subsiste plus que comme des traces dans nos souvenirs ou des images sur le disque terabit.  

Un espace de vie, une écologie familiale se transforme en boites empilées  comme le jeu de lego des enfants qu'on démonte le soir pour que ses briques rentrent dans leur boite. Ils vont rejoindre l'ADN, qui est en train de disparaître complètement dans les cercueils d'Anzême, peu à peu, sauf la version subtilement différente qui subsiste dans mes veines et celles de mes enfants et de leurs enfants. 

Vie éphémère, qui tient tête si longtemps au chaos, en se maintenant grâce à l'énergie qu'elle vole à l'univers, le temps de créer des réseaux, une famille, des lieux de vie, mais qui retourne au chaos quand le temps appelle, tel le démon de Faust ou la statue du commandeur de Don Juan.  

Rendant à l'univers les atomes qu'ils vous a prêtés et donnant à d'autres le droit de piller l'énergie de la nature pour que la vie se perpétue. 

Ce miracle de la vie comme un vaisseau au long cours qui coule sur le fleuve du temps et échappe au vieillissement de l'univers grâce à ces étincelles de vie qui se succèdent si vite au gouvernail et aux machines !

Le miroir que mes bretons brisent en le démontant, parce que la mémoire technique de la façon dont il était fixé leur a échappé, symbolise un retour au chaos encore plus rapide. Des fragments de matériaux et non plus un miroir complexe qu'il est encore possible de reconstruire ailleurs, identique à lui-même. Son intégrité, son essence même, effacées par un geste brusque et non contrôlé. L'ignorance, la non-information au service du chaos, par les gestes de ces déménageurs de l'entropie ! 

La passage consommé vers le futur, sans retour possible vers le passé, rupture d'un miroir semblable aux ruptures de symétrie qui on ponctué la vie du cosmos et instauré l'irréversibilité de la flèche du temps.

Déménageurs bretons, je vous donne ce nom de déménageurs de l'entropie, que votre métier mérite, même si les hommes qui le perpétuent ne brisent aucun miroir. Vous êtes les Charons du Styx, qui emmenez les gens vers l'aval de leur vie et les générations vers leur propre vie consubstantielle à mais séparée de celle des ancêtres.  Vous les passeurs vers l'oubli du Léthé. 

Le lendemain, tout se retrouve à Anzême. Dernier carré où subsiste encore pour quelques temps la mémoire matérielle de mes parents. Les caisses et les meubles empilés, un autre verre brisé, résultat, toujours, de l'ignorance qui travaille au retour de l'informe. 

Et nous fermons la maison, en y arrêtant toute vie, d'eau et d'électricité, pour repartir dans nos vies normales, abandonnant une nouvelle fois mes parents dans leur univers qui se contracte et disparaîtra peu à peu, mais qui le fera définitivement, quand moi et les miens disparaîtrons à notre tour.



samedi 21 mars 2009

La vie au champ ?

Ce matin, à la caisse chez Auchan, j'ai attendu que le microprocesseur de la puce du lecteur de carte me donne la main pour payer." Attendez, SVP !" m'a-t-il signifié.  Je préfère le message espagnol, esperar, que je fais semblant de traduire par espérer... Quelques secondes pendant lesquelles les hommes attendent, piégés dans une bulle de temps congelé, que les machines leur redonne le droit de continuer à exister. Quatre clients, une caissière dans ce temps à l'arrêt.  C'est l'occasion d'un instant de convivialité avec l'employée, à qui j'explique que des machines plus rapides existent, c'est simplement que sa direction estime que son temps coûte moins cher que le remplacement de l'équipement.  Elle sourit et soupire et quand elle me lance un au-revoir-merci-bonne journée, il est plus chaleureux que d'habitude.

Etranges ces arbitrages où le temps de la machine prime sur celui des salariés et surtout des clients ! Encore un modèle d'avant la crise... 

Comme tout le modèle de l'hypermarché, qui s'en va à vaux l'eau, avec ses rayons déplumés, mais habités de plus en plus par des produits-maisons.  Dont on sait qu'il coûtent marginalement moins cher mais sont plus médiocres voire carrément moins bons.  Les produits qu'on cherche ont disparu ou sont dissimulés dans la plus basse des étagères, là où on ne les repère qu'en les cherchant avec opiniâtreté.  Comme cette habitude agaçante d'imposer un parcours de découverte au client en déplaçant régulièrement les rayons.  Un modèle où le modèle est de vendre, vendre, toujours plus, un peu n'importe quoi en trompant le client ou en lui tendant des pièges pour qu'il se lâche dans des achats d'impulsion. Marketing dévoyé qui vise à vendre sans écouter les besoins des clients, à déconnecter offre de demande en manipulant la demande pour la faire coïncider avec cette offre artificielle.  Une des causes profondes, à mon sens de la crise, qui repose sur une bulle de consommation de produits dont le marché n'avait ni besoin ni envie. Comme Bill Clinton, qui explique dans ses mémoires qu'il a eu cette aventure (relationhip) avec Monica Levinski, ce n'était ni par besoin ni par envie, mais "parce qu'il le pouvait" !

Dans pas très longtemps, Auchan ne pourra plus nous vendre n'importe quoi. Il ressemble déjà à un poisson hors de l'eau qui se débat pour survivre. Pour sortir de la crise, il faut donc aussi réinventer ces hypermarchés et l'une des réponses sera d'en abandonner un grand nombre. Friches commerciales à venir après les friches industrielles qu'on résorbe petit à petit en Lorraine. 

Le scandale des hypermarchés est multiple.

Scandale des emballages par exemple. Le client se démène avec des astuces variés pour emporter ses achats chez lui, depuis que les sacs de caisse ont été supprimés, disparition accompagnée par une grande campagne de publicité dans la droite ligne de la langue de bois du marketing, expliquant que les hypers se sont acheté une conduite verte et citoyenne ! Evidemment, c'est la loi qui l'a imposé, une des retombées de ce qu'on appelle en France "le Grenelle de l'Environnement" - curieux clin d'oeil à juin 1968. On n'a d'ailleurs visé que les sacs de caisse, alors que tout est emballé dans un hyper et que ce mode de présentation est la clé du modèle économique qu'ils représentent : sans l'hyper-emballage des produits, les hypermarchés ne peuvent plus fonctionner et ils n'ont donc appliqué que la lettre et pas l'esprit du Grenelle, survie impose !

Scandale de la médiocrité des produits. Produits pas chers, produits médiocres : ce n'est pas partout une fatalité mais c'est une règle dans cet univers-là.  Ici, les produits frais sont tellement décevants, qu'un supermarché appelé "grand frais" s'est ouvert à proximité et qu'il draine une clientèle large, en particulier en début de mois, quand les salaires sont tombés dans les comptes bancaires. Même les pauvres ou les presque pauvres ont donc compris qu'il peut être moins onéreux d'acheter plus cher.

Scandale de leur empreinte carbone.  En amont, avec ces produits venus du bout du monde, comme les haricots du Kenya vendus à contre saison.  Est-ce vraiment un besoin, d'ailleurs de manger n'importe quel produit, n'importe quand ? faut-il dénier le temps des saisons ? Mais l'essentiel de l'empreinte carbone est lié à la clientèle qui vient magasiner en voiture.  Mon hyper voisin génère environ 60.000 t de CO2 par an ! Aujourd'hui, en pleine crise, cela vaut 600,000 €. Dans dix ans peut-être 6 millions d'euros et en 2050 36 millions d'euros!

Même dans un monde parallèle qui aurait échappé par miracle à la crise actuelle, l'avenir des hypermarchés serait noir et leur avenir à long terme largement compromis.

Malgré leur déploiement à l'échelle mondiale... Carrefour en Chine, au Brésil dans le monde entier, exemple hier réussi de la mondialisation. Exemple aujourd'hui d'un modèle tout à fait artificiel, dévoyé, parti en bulles, soutenu par les banques d'affaires qui y trouvaient l'écho de leurs propres fantasmes.  

Les bonnes valeurs, celles qui peuvent être durables, ne seraient-elles pas l'écoute des besoins du client ? Dans une société où le client réapprendrait à fonctionner selon ses besoins, ses moyens et ses désirs ?

dimanche 8 mars 2009

dialogue avec ses adversaires...

En tant que chercheur, la confrontation avec des points de vue différents des miens est toujours assez policée : ou bien il s'agit de différences d'opinion sur l'analyse, qui en pratique sont les bienvenues, parce qu'elles posent des questions de fond et déclenchent une discussion fructueuse, ou bien il s'agit de créer un consensus autour de décisions managériales de R&D, et c'est un métier de manager ou de diplomate classique. Il s'agit rarement de la collision de deux mondes, où les points de vue sont tellement opposés qu'ils sont irréconciliables. La sortie de "crise" est maïeutique et surgira d'un travail de dialogue.


Il faut maintenant aller au delà des posts journalistiques sur la crise et commencer à la débobiner, à la détricoter pour contribuer à avancer...



dimanche 1 mars 2009

Crisis 101

« Récupérer autrement notre
passé et, par conséquent, définir autrement notre avenir »

B. Latour, L’économie, science des intérêts passionnés,
La Découverte, 2008, 135 pages


Blog, oh mon blog ne vois-tu rien venir ?

Je ne vois que du chômage qui explose, une récession qui atteint deux chiffres dans certains pays et l’annonce de la faillite de pays entiers après celles des banques.

Je vois néanmoins des journalistes et des éditorialistes qui commencent à comprendre que la crise ne va pas finir cette année, ni l’année prochaine. A tout le moins, ils découvrent que le monde politique n’a pas de diagnostic, que les politiciens ne savent pas répondre aux questions des journalistes au delà des réponses apprises par cœur – il s’agit, dit The Economist, des MP britanniques, dans un article illustré par dessin détournant le Cri de Munch et montrant l’homme torturé sur un pont de la Tamise devant une bourse qui s’écroule et le skyline de Londres, qui tient encore le coup ! 

Paul Krugman, toujours lui, maintient son pessimisme absolu. 

Mais il manque encore des analyses qui aillent au-delà de la constatation des symptômes et des parallèles assez simplistes autour du meilleur modèle de la crise actuelle, celle de 1929 : la question ouverte maintenant est de savoir si on est aussi pire ou bien pire qu'elle. 

Face à cela il y a deux dérives. 

Le catastrophisme, qui permet de faire de beaux titres. The Economist, encore lui, fait de la surenchère par rapport aux quotidiens qui avaient mis en exergue les difficultés des pays orientaux de l’Union européenne : il annonce carrément la fin de l’Union ! On ne peut que voir ses éditorialistes se congratuler, tellement ce journal a toujours été peuplé d’eurosceptiques ; le grand est enfin près d’arriver !

Et, à l’opposé, le « je fonce là où j’avais décidé d’aller avant la crise », car un homme politique responsable ne baisse pas les bras. 

A Semécourt, nous avons une version locale de ce syndrome, puisque le conseil municipal vient de voter une pétition demandant la construction accélérée d’une espèce d’autoroute locale – la voie rapide 52, qui doit permettre à la foule qui habite à 30 ou 40 km de ses lieux de travail, d’y aller et d’en revenir plus vite dans leurs grosses voitures. 

Ce qu’il faut à cette région, ce n’est pas plus d’autoroutes pour remplir ce qui reste d’espace entre un habitat effiloché et construit au gré des ambitions des municipalités, toutes à la chasse aux  habitants et à leurs taxes locales, mais des systèmes de transport en commun organisés au niveau de la région, le renforcement de pôles urbains où on ose une densité de population de ville moderne et la fermeture de toutes ces zones rurbaines s’étendant à l’infini, comme une peste, et qui ne se mesurent en fin de compte qu’en émissions de CO2. 

********

Il faut donc se lancer soi-même dans l’analyse de cette crise. 

Plus tôt cela sera fait, moins longue sera la chute ? 

Une chute qui promet quand même d’être longue, car nous ne sommes pas en train de tomber d’un immeuble de 100 étages, mais de 10.000, 100.000 étages !

1. la crise n’est pas seulement une crise financière. Même si la dimension financière de cette crise est immense et les responsabilités de ceux qui l’ont permise plus grandes encore !

2. la crise est due à une multitude de bulles, de tumeurs malignes, qui ont poussé sur la chair de l’économie réelle parce que les règles et les mécanismes mis en place par tous les bureaucrates, technocrates, politiciens et autres prescripteurs ont déclenché une forme de chaos, empilement d’effets rebonds et d’effets pervers qui ont conduit à cette réaction en chaine à laquelle nous assistons avec stupeur – impuissants à comprendre et impuissants à agir - impuissants comme ces banquiers new yorkais devenus chômeurs, qui sortaient avec les filles de datingabankerananonymous.com et qui le seraient devenus, physiquement !

3. au départ, il y a tous ces produits de consommation que l’on a appris aux consommateurs à vouloir et à acheter par la magie du marketing, une magie noire, et dont la légitimité par rapport à un besoin n’est pas, n'est plus évidente : 
  • des produits dont on n’a pas besoin - comme les 4x4 utilisés en ville et seulement en ville, les grosses voitures qui ne roulent jamais au delà de 130 km/h, 
  • des produits proposés en une multitude de variétés non différentiées et inutiles – comme cette hyper-offre des supermarchés, des concessionnaires de voitures, 
  • des produits médiocres qu’on a imposés par des arguments sans rapport avec leur qualité intrinsèque – Windows et presque tous les produits Microsoft, Blueberry, les portails de Yahoo, etc.
Le marketing comme une technique sans âme, qui vend pour le plaisir, pour la beauté de vendre, le bonus des vendeurs étant attaché à leur chiffre d’affaire, pas à la proximité d'une réalité objective. Donc un mécanisme décentralisé, sans vue aérienne de ce qu’il produit globalement, qui avance tout seul, mu par des gens qui suivent des règles et doivent donc être en accord avec leur éthique, avec leur conscience. 

C’est ainsi que les banquiers américains vendaient des crédits à des familles à faible revenu incapables de les rembourser, ces fameuses subprimes qui ont servi de déclencheurs à la crise et ont rendu visible l’irrésistible glissade dans laquelle nous étions déjà entrainés.  

Les produits médiocres aussi sont pour moi un mystère, celui du discours symbolique que le marketing a imposé sur les marchés de consommation au mépris d’un principe de réalité : qui achèterait des fruits pourris sur un marché traditionnel, des viandes avariées attirant de grosses mouches noires sur l’étal d’un boucher ? Pourtant Windows, système d’exploitation avarié s’il en est, s’est imposé dans 80% des micro-ordinateurs du monde, alors que des systèmes basés sur UNIX ont des coudées d’avance, qu’ils s’appellent Mac OS ou Linux ! Blueberry, qui vend des appareils laids, peu commodes, à l’écran minuscule et difficile à lire, aux commandes éclatées sur une multitude touches, vendu en France sans lettres accentuées, pend à toutes les ceintures des gens occupés… alors qu’un iPhone est tellement plus fonctionnel, facile à utiliser, intuitif, élégant et… beau !

La demande de certains de ces produits « inutiles » s’est effondrée, dans des proportions énormes, 1/3, ½, 2/3 !!! en quelques semaines… Plus à venir, sur plus de marchés « pourris »…

Peu probable qu’on ne revienne jamais au statu quo ante. Autant envoyer toutes les voitures neuves directement dans les broyeurs !  Dommage pour Renault et pour ArcelorMittal qui lui vendait de l’acier ! Il faut que tout ce réseau d’acteurs imbriqués réinvente quelque chose qui colle plus à la réalité, la réalité des besoins des citoyens. La pyramide de Maslow peut-elle les aider, ou est-elle, elle aussi, à mettre au compte des pertes et profits de la crise ? 

Il faudra sûrement retravailler les notions de transport, le discours sur la mobilité, celui pourtant vert sur la mobilité durable… Reconstruire le monde en 2100, non pas comme une extrapolation de celui qui est mort, mais comme des futurs possibles, multiples : la prospective, comme élément de la réalité, pas comme des accumulations de discours et de récits dans un monde relativiste digne de Matrix !  Par exemple un monde rationnellement vert, avec des villes compactes à taille humaine sur le sol mais qui montent vers le ciel dans l’autre dimension ; ou, au contraire, le retour aux villages médiévaux, autarciques, où on ne monte à la ville, à quelques mieux, qu’une fois par an, une fois par mois ?

Quoi qu’il en soit, la rurbanité tartinée comme aujourd’hui sur toute la carte, où elle se répand dans tous les creux du terrain, ne figure plus dans aucun de ces schémas. 

Ou bien on construit, à Metz par exemple, des quartiers d’immeubles de grande hauteur, des tramways en réseau dense, un véritable métro qui peut être …LOR,  des pistes cyclables en site propre pour aller au travail, des pâtures pour y laisser le soir son cheval ou son âne, ou bien on rompt les liens entre les villages, ne laissant circuler à moteur que les médecins (qui viendraient faire des visites !), les ambulances et les pompiers. Pas la police… 

Même la perspective du peak oil s’éloigne dans ce cas !

4. il y a en arrière-plan une imposture des mots, un discours mensonger qui trompe parce qu’il dit ce que l’on (on est un con, disait mon père, quand il voulait m’apprendre à écrire !) veut entendre. Les lessives, le plus vieux produit du monde, sont ainsi toujours nouvelles ! Y mettre du savon de Marseille, un produit réglementé par Louis XIV, relève de l’innovation échevelée.  Le maire de Semécourt vante le projet de voie rapide pour son caractère structurant, un mot vide et prétentieux, une bulle verbale qui relève des mêmes principes toxiques que les bulles financières. Structurant quoi ? Le passé, les certitudes qui nous ont conduit dans l’impasse de la crise actuelle ?

5. autres ficelles perverses, le mépris des autres, une forme de peur des autres, l’égoïsme, le nationalisme, le protectionnisme.  GM, entreprise américaine qui va mourir, ne sait que faire d’Opel, sa filiale européenne de plus de 70 ans.  Ford de Volvo, que Renault est (peut-être) en train de racheter… La Chine des classes moyennes aisées, qui renvoie à la campagne les travailleurs migrants dont elle n’a plus besoin, au risque que la parti communiste chinois soit à terme emporté par une révolution prolétarienne ! Les britanniques qui ne veulent pas qu’on embauche des marocains ou des polonais sur les chantiers d’Albion.  Les entreprises qui terminent ex abrupto les contrats des consultants - pas encore BCG ou McKinsay ! - et des intérimaires. 

Là encore, on applique des règles. On s’engage dans un carrefour en suivant les règles de circulation habituelles et on va créer un enchevêtrement de véhicules qui sera complètement solidifié dans peu de temps !

6. Mise aussi dans la liste des réserves pour inventaire : l’idée de la mondialisation, basée sur le paradoxe que le monde est fini, entier, unique, holistique, mais en même temps infini dans ses ressources, physiques, réelles, virtuelles et symboliques. Souvenez-vous : nous, en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées.  Une infinité d’idées bien sûr, ce qui est vrai – en France, comme ailleurs - si on pense à l’art, à la littérature, à cette création-là, mais demande un peu d’esprit critique si on veut dire que les vagues de Kondratieff vont se succéder encore et encore.  Relisez la littérature de science fiction, que cette question préoccupe depuis longtemps : elle n’a trouvé comme sortie de cette difficulté que le projet de partir dans les étoiles. La tête dans les étoiles, pourquoi pas, mais les pieds dans les étoiles ????

Il faut probablement remettre le fini et l’infini à leurs vraies places !

7. C’est assez pour aujourd’hui….

A suivre…

dimanche 8 février 2009

Don Quichotte dominical

Ce matin, je voudrais saluer Paul Krugman, qui, dans son édito-colonne du 16 février (IHT, NYT), intitulé Teetering on the edge, laisse entendre que la crise pourrait durer plus longtemps que prévu - 10 ans ? - et que les Républicains, qui retardent l'adoption du plan de relance d'Obama et veulent l'émasculer, font de l'équilibre au bord du vide au-dessus duquel l'économie américaine - et par conséquent mondiale - reste en équilibre fragile. Il rappelle aussi que le plan du Président est probablement sous-dimensionné pour réussir ce qu'il ambitionne..!

Donc l'idée que les choses ne vont pas se remettre en ordre rapidement, que le mal est plus profond que beaucoup ne le croient encore, qu'il s'agit d'une rupture profonde de paradigme dans le système socio-économique gagne du terrain.

Le Canard Enchaîné (4 février 2009) se paie une tranche des économistes médiatiques dans son bêtisier des "Madoff" de l'économie, avec la dent la plus dure pour l'ineffable Alain Minc, ancien patron du Monde et gourou de tous les présidents, de sociétés (Francis Mer) et de la France (Sarko, pour n'en citer qu'un). Divertissant, la médecine du rire, qui soigne les lecteurs mais pas l'économie !

Cela m'amène à mon premier moulin à vent dominical, celui des élites, des best and the brightest. Dans sa version moderne, on ne parle pas des aristocrates, mais des élites issues du système prévalent de méritocratie basé sur les talents individuels, qui dans nos sociétés à la Darwin, accèdent au pouvoir à la seule force de leur intellect. On entend beaucoup dire ces temps-ci que la crise doit être résolue par les plus doués d'entre nous, par conséquent par ceux qui sont déjà en place ou leurs héritiers, par le sperme ou par la matière grise : d'ailleurs, si on en croit le Canard, il sont déjà en lice pour se hisser à la hauteur de leurs responsabilités ! Un peu comme les néo-cons qui se relancent sur les ruines du système Bush, il n'y a que ceux qui perdent leur temps à lire l'histoire, que cela dérange !

Ne sommes-nous pas là en plein sophisme, en pleine rigidité intellectuelle ? En quoi un jeune trader hyper-talentueux peut-il mécaniquement contribuer à la sortie de crise, si les salles de marché sont placées sous tutelle forte et rigoureuse ? En quoi un grand patron qui a construit son entreprise en surfant sur des plus-values gonflées, en anticipant avec finesse et vision les idiosyncrasies futures d'un marché en pleine accès de boulimie bulleuse, peut-il trouver le chemin de la survie et (???) d'une nouvelle croissance - si ce mot a encore un sens aujourd'hui ? Sauf à croire que tous ces gens sont tellement doués, surdoués, qu'ils vont comprendre instantanément la nouvelle donne et réagir intuitivement au même niveau d'excellence que l'ancien paradigme ?

L'histoire nous donne-t-elle beaucoup d'exemples de ces gens hyper-adaptables et plastiques ?

Regardez par exemple les surdoués du sport ou de la culture. Maradona, Zidane, Monzon, Tyson n'ont pas réussi à se refaire une deuxième carrière. De la même façon, beaucoup de romanciers n'écrivent qu'un seul roman... Beaucoup d'acteurs ne jouent qu'un seul rôle...

Clin d'oeil supplémentaire pour se méfier des hommes de pouvoir, l'essai de Sherwin N. Nuland (Foreign Affairs, Nov.-Dec 2008), Political Disorders, qui explique que beaucoup de patrons, das les affaires ou la politique, souffrent d'une véritable maladie mentale, apparentée à celles des psychopathes, appelée maladie de l'arrogance (the hubris syndrome). Pour être juste et rendre à César, etc., c'est la critique d'un livre de D.Owen, In sickness and in Power, illnesses in heads of government during the last 100 years !

Donc, les acteurs du renouveau, si il est accessible, ne sont pas à rechercher uniquement dans les rangs de ceux qui ont échoué - et qui peuvent compter encore parme les riches, les très riches du monde !

Deuxième moulin à vent, le discours sur la crise.

Plus précisément, si on n'avait pas affaire à une crise, mais à plusieurs crises, vive la théorie des catastrophes !

Je vois au moins trois crises, peut-être quatre ou cinq...

Crise numéro 1 : la bonne vieille crise économique, au cœur de tous les débats actuels. Pas besoin d'en rajouter.

Crise numéro 2 : la crise écologique liée au réchauffement climatique, mais aussi à l'épuisement des ressources naturelles non-renouvelables, qu'on parle de pétrole ou de lithium, d'uranium 235 ou d'indium. Elle est présente dans le monde réel, dans les médias et dans les opinions, publique ou des fameux leaders d'opinions, les experts ou les hommes de métiers.

Crise numéro 3 : la crise toxicologique, liée à l'univers de produits chimiques dans lequels nous sommes immergés, dans notre existence urbaine ou rurbaine. Encore émergente, pas aussi claire ni démontrée que les deux autres, elle annonce une montée de pathologies nouvelles qui devraient empoisonner la vie quotidienne des gens et peut-être limiter leur espérance de vie. Comme si la "civilisation" avait engendré les outils de la chute de la mortalité et, en même temps et en contrepoint, mis en place un système d'apoptose démographique qui modère ou réduise l'espérance de vie, au moment où certains commençaient à rêver d'immortalité... C'est la crise que la directive européenne REACH affronte, mais avec quelle maladresse..!

Crise numéro 5 : la pauvreté, nord sud ( ce que l'on appelait le tiers monde) et internalisée dans nos propres sociétés (le quart monde).

Crise numéro 6 : la fin de l'histoire, la mort de dieu, le déclin de telle culture, la fin d'un monde, tous ces concepts attrape-mouches qui ont eu leur heure de gloire et qui traduisent une crise des valeurs - autre tarte à la crème - ou ad minima l'envie d'en parler. Je ne sais pas, personnellement, comme le faire, sauf à citer ces mots qui ne sont encore pour moi que des clichés.

Ce qui est fascinant c'est qu'on peut lire une trame unique derrière tout cela, quitte à en rester à une intuition, pour l'instant. L'économie, la croissance, ses moteurs (drivers) qui ont conduit à l'explosion démographique, à la crise climatique, à l'empoisonnement hypothétisé du milieu urbain du quotidien, à la pauvreté, qui est séquelle du passé mais aussi nouvelle, et, plus tard peut-être, à une résurgence du chaos, dans le climat, dans les relations internationales, dans les relations sociales - dans la guerre ?

Mais trop de synthèses de ce genre participent à ce même chaos et à une toxicologie intellectuelle, qu'on appelait, jadis, café du commerce !

vendredi 6 février 2009

Fog in the minds...

Interesting question: can you solve a problem that you do not really understand?

If you are teaching maths or physics the answer to a student who would ask this question is a simple no.

If you are involved in research, then it might become more complex to answer, as it is your core business to look for solutions to questions that you do not fully understand. Most of the time actually, your path to the solution will consist in trying to further your understanding and your implicit expectation is that the solution will then become obvious, i.e will be easily stemming from this new understanding.

I you are a doctor or an engineer or a practical person involved in day to day problem solving in relation to your business, you will use heuristics, rule of thumb practices that border on the fringe of understanding but are more based on habit, experience, some past demonstration of success, add a pinch of intuition and go for it. If the patient has a mild flue and not the avian flue, you will not loose him and you might even help him a bit cure himself through his natural immune system which is mostly out of his control. If he has cancer, though, and if you failed to diagnose it, i.e. to understand what his body was actually up against, then you might be prepared to loose him, to a better physician or to the undertaker.

Well, Sarkozy's one-man show on TV on the 5th of February belongs to the category of the guessing physician who trusts his luck. He clearly does not really have a clue of what this on-gong crisis is about. But he is not a professor or a scientist and that clearly does not bother him.

He certainly did not try to explain what the crisis was, for obvious reasons. But he found new answers that are interesting to observe.

The first one was about himself: "I am here to listen to your problems, my fellow citizens. I am listening, with compassion but mostly to bring you relief". I heard it as " I will give you palliative care". Especially since he did qualify the crisis as the worst in a century. He is here, he says, to be in charge, to provide guidance, to show the way, to be the boss, this is what we elected him for. Therefore, "trust me, I am in charge and the ship is under control."

It does not help me that he has an oversized ego. It certainly does not help me trust him.

His second answer was about scapegoats. When bad things happen, then someone is responsible for it and he should be punished. The law of retaliation. Good old biblical reflexes. very proper to face the complexity of the present world. Of course, the culprit are in the banks, and in the trading rooms. As many people would like to get back at these strange people who have been making millions in bonuses, even though they have clearly been lacking insight into how the world turns, how they themselves help it rotate or slow down, and do not seem to care - some measure of their moral sophistication, this may sound as a good idea. A nice populist proposal, that would be popular across a broad political spectrum.

Let us get the money back, mister president. Let's launch a witch hunt and look for anyone who has been in some way responsible for the mess. Don't stop with the derivative traders. The investigation of the cause tree might be entertaining and maybe even enlightening!

The only thing I can say in favor of the French President, is that he is in good company in the world of people who do not understand what's going on.

I visited some academic economists yesterday and they are convinced that the crisis will pass quickly and that the world will be restored to its previous state. Just a short hiccup in the fabric of time!

dimanche 1 février 2009

Grave party in France

Ah les belles manifs !

La France cette semaine s’est payée une rave générale ! Le Monde a fait une fote d’orthografe en parlant d’une rêve générale. Elle était carrément grave cette grève, n’est-ce-pas ?

Donc grosse colère du peuple, qui descend dans la rue et arrête de travailler parce qu’il considère que le gouvernement et l’hyperprésident n’écoutent pas les malheurs et les difficultés des gens d’en bas. C’est complètement vrai, l’arrogance des gens au pouvoir, le mépris qu’ils utilisent comme outil de pouvoir et l’hubris dont leurs discours sont remplis jusqu’à en dégueuler sont absolument évidents. C’est comme cela depuis deux ans, çà ne va pas changer parce qu’une crise pointe son nez ! 9/11 n’a pas changé les sophismes de GW, elle lui a au contraire donné l’argumentaire pour les mettre en musique encore plus vite.

On est donc dans la dialectique sur laquelle le monde se construit, n’est-ce pas, donc en cela tout va bien dans le meilleur des mondes marxistes. Le peuple voit les banquiers se distribuer des primes égales à plusieurs fois leurs salaires, en puissance de dix bien sûr, et ils considèrent à juste titre qu’eux aussi doivent passer au guichet Et c’est l’état qui va se charger de renverser les rôles. Ce même état qui est dirigé par l’hyperprésident qu’ils ont élu et qu’ils vitupèrent maintenant. Statu quo dans ce renversement. Une logique conservatrice parfaite, conservatisme de la gauche et du militantisme, allié objectif, aurait-on donc dit il y a 30 ans, du conservatisme de droite qui tient le pouvoir. Je change tout, mais avec les mêmes, dans les mêmes rôles. Rassurant, non ? Hyper-rassurant même.

Jusque là tout va bien. Evidemment, je fais référence au gars qui tombe d’un immeuble de 200 étages, etc.

La France reste la France...

On peut aussi noter une autre petite musique, qui se fait entendre dans la presse en écho à la grave partie : l’effondrement de la bulle financière a entrainé Londres et toute la Grande Bretagne avec elle. La livre ne vaut plus qu’un euro et le pays est en faillite. Comme l’Islande, l’Irlande, l’Espagne, la Grèce, même l’Allemagne va mal. Pour l’instant, ne tirent leur épingle du jeu que les US, parce qu’ils sont immenses et qu’ils sont le dernier rempart, et la France… Pour toutes sortes de raisons que le Monde du 31/01 explique avec une certaine satisfaction revancharde, avoir raison contre tous, c’est assez excitant, non ? Barrack et Sarko, même combat ! Ne souriez pas !!

Il suffit d'attendre, tout va finir par s'arranger...!?

Tout ce petit monde, bestiaire digne des fables de La Fontaine, qui s’agite en suivant les rails posés de toute éternité et les sentiers battus par des milliers de générations d’hommes-lemmings, de disciples de Panurge, croit en une chose simple : la crise va se terminer. Parmi les plus sophistiqués dans ce registre, il y a François Fillon, qui affirme que son gouvernement est déjà en train de préparer l’après-crise - comme les Ardennes belges, qui ont une ardeur d’avance ! Un collègue, hier, m’expliquait doctement que la crise n’allait pas durer jusqu’en fin 2009, “comme tout le monde le dit” (sic !), mais jusqu’à mi-2010 !

Pour moi, c’est comme de dire que les passagers d’un avion redescendront tous sur terre, quoiqu’il advienne : pas doute, on retrouve bien les boites noires ! (évidement je ne pense pas à LOST, LOL!).

Il va sans dire qu’après la crise, on recommence tout comme avant. C’est implicite parce que c’est évident ! On a simplement passé une zone de turbulence, il y a eu une bosse sur la route, un petit virus bénin, un poussée d’acné, un pétage de plomb dû à un surmenage, une baisse de tension pas une crise cardiaque, une durite qui a sauté pas une bielle de coulée, une diarrhée pas le choléra, un truc conjoncturel pas une rupture de paradigme vers un nouveau cycle de Kondratieff….

Malheureusement, heureusement, çà ne va pas se passer du tout comme cela. Et tant que tout le monde n’aura pas compris ce qui s’est passé, ce qui se passe, peu de chance que les décideurs décident ce qu’il faudrait décider. Les médicaments qui ne soignent que les symptômes ne sont pas très efficaces contre un cancer ou une septicémie !

La vérité, enfin révélée...

Donc, oyez, oyez bonnes gens, voilà ce qui est en train de se passer !

Imaginez la surface libre dans une coupe de champagne. Les bulles montent de la liqueur ambrée et y éclatent. Nous sommes en ce moment sur la surface du vin : les bulles éclatent dans tous les azimuts, la bulle foncière, la bulle financière, la bulle des subprimes, la bulle des hedge funds, la bulles des dérivés financiers, la bulle des obligations (à venir ?), etc… Les bulles sont partie intégrante du champagne, elles naissent en son sein, de son sein. Quand elles affleurent et se désagrègent - ce qu’on désigne vulgairement par une explosion, le champagne se dégaze. Il change et ne sera jamais plus comme avant (famous last words!). C’est le champagne qui est la cause des bulles !

Traduction : il n’y a pas une crise des liquidités, suivie par une trappe à liquidités, isolée du fonctionnement de la machine économique. Il n’y a pas une crise financière isolée de la vie économique réelle. Il n’y a pas eu pollution de la vie économique par la sphère financière.

Il a une vraie crise, qui se manifeste par la sortie et l’explosion de bulles qui viennent de son sein. Une crise profonde, globale, existentielle, quasiment ontologique de notre société, celle d’avant. Fukuyama, qui prédisait la fin de l’histoire, avait raison - évidemment avec une légère torsion par rapport à sa façon de la dépeindre !

On était dans un système qui tournait tout seul, sans régulation, et qui avait longtemps porté l’humanité vers du mieux être, dans les pays riches et dans ceux qui avaient l’impression de le devenir. Il était facile de croire que le système choisissait des chemins de développement qui assuraient automatiquement le bien-être du plus grand nombre et pouvait se perpétrer ainsi indéfiniment jusqu’à ce que le monde soit globalement heureux - il y a des théorèmes en économie classique qui disent à peu près cela. Laissez faire, enrichissez vous et le bon dieu vous le rendra ! Merci Reagan, merci Thatcher.

Les pessimistes de service parlaient bien de la crise écologique qui se profile à l’horizon, avec épuisement des ressources et réchauffement global sans contrôle… Rassurez-vous, cette crise continue son chemin et elle est déjà là, même si on peut moins en entendre parler.

La mère de toutes les crises ?

Mais en fait, une autre crise plus simple, plus bêtement économique était en route et allait faire dérailler le train en marche vers le bien-être universel ! On produisait des SUV, que les gens achetaient, certes, mais pour toutes les mauvaises raisons. Des petites voitures aussi pour que l’on puisse aller travailler depuis ces petites maisons perdues aux confins des faubourgs ou en zones rurbaines, 100, 200 km par jour, deux trois voitures par famille, 2/3 heures de transport quotidiennes. Les côtes espagnoles se bétonnaient pour accueillir au soleil des vacanciers venus du nord par les lignes aériennes low cost. Abu Dabi construisait cette ville onirique au bord du Golfe persique, où on ne peut venir qu’après 5, 10 ou 15 heures d’avion. Airbus vendait des avions à Emirates, Ryanair ou Air France KLM, AcelormIttal de l’acier à GM ou Toyota ou PSA. Le ressort de cette consommation était tirée par le marketing, qui, comme chacun sait, créée des besoins et ne se contente pas de les réveler ! Comme disait Clinton, à propos de Monica, I did it because I could. All these people, including myself, are buying some of these things because they can.

Vient le grain de sable, qui bloque la machine pendant quelques microsecondes à l’échelle de l’univers.

Réveil des populations, dans leur dimension de consommateurs ! Ma bagnole, que j’avais imaginé de changer, peut durer quelques années de plus. D’ailleurs pourquoi aller perdre mon temps à choisir parmi l’hyperchoix de véhicules ? Cette offre en elle-même est absurde et coûte beaucoup trop cher. Résultat des course, le marché de l’auto chute en 3 mois de plus de 40%. Pourquoi pensez-vous qu’il va reprendre dans 1 an, dans deux ans ??? Quelles infrastructures le gouvernement va-t-il construire avec la politique keynésienne de grands travaux qu’il vient de lancer ? Des autoroutes ou des voies de tramway, des pistes cyclables ? Des zones urbaines avec des immeubles de très grande hauteur dans lesquels on a in intégré une véritable système écologique autonome ?

Prenez votre mal en patience et sorter votre imagination !

Cela va prendre un certain temps de se mettre à faire tout correctement, de carrément reconstruire le monde, de ne pas trop se tromper dans ses choix, cette fois, de ne pas oublier les pays du Sud, l’Afrique mais aussi le quart monde qui vit au coeur de nos sociétés, celles qui se sont crues riches !

Grands tournants dans l’histoire : la fin du fascisme en 1945, des régimes communistes en 1989, du capitalisme libéral et de la mondialisation en 2008.

Peu probable que les choses aillent beaucoup mieux avant longtemps. Que les banques qui gardent leur traders vedettes au chaud avec de bonnes primes puissent les remettre au travail avant longtemps, très longtemps. Que les gens passent à la suite sans avoir pété quelques plombs, récupéré quelques primes chez des banquiers qu’on retrouvera pendus à la lanterne, que quelques régimes dits démocratiques n’aient disparu, que quelques guerres n’aient éclaté…

Il faudrait que çà ne dure pas trop longtemps quand même, car l’autre crise, la vraie arrive.

Il serait bon qu’on soit prêt à la recevoir dignement… ou avec dignité.