dimanche 6 février 2011

Un demi milliard d'obèses...

Die Zeit affiche cette passionnante information dans la rubrique Science de son édition d'aujourd'hui.

Cela suggère beaucoup de développements.

D'abord que l'obésité est un objet de recherche scientifique. C'est ce qu'on doit appeler big science dans les milieux ultramarins anglo-saxons...

Big comme big Mac, big tits, Whopper, Big is beautiful, Big Expectations, etc.

Coup de frein dans ma façon de pensée, U turn, demi-tour même, cesser de penser que je dois toujours maigrir, qu'être mince et maigre est bon pour la santé, pour la beauté, pour le sexe, pour la carrière... Penser à toutes ces choses négatives comme l'anorexie (mais pas à la boulimie !), l'incredible shrinking man (mais pas à Mr Tompkins explores the atom !), penser au sort malheureux des petits pays par rapport aux grands, aux difficultés des petits dans les cours de récréation, aux jeux ridicules que doit jouer Sarkozy et ses talonnettes pour avoir l'air plus grand, à la grande soeur, à Big Brother, à la Big Society, etc. Stop, le compte est bon.

L'obésité ne conduira peut-être pas Mc Donald au tribunal de l'histoire, pour répondre de crime d'empoissonnement de l'humanité, comme je l'ai imaginé un temps, au côté de tous les destructeurs de rêve, de vie et de bonheur, comme les pollueurs, ceux qui détruisent l'environnement et la santé de la population mondiale, sans parler des destructeurs de beauté, de valeur sociale et humaine.

Mc Do, aux côtés d'autres précurseurs, aura peut-être provoqué la mutation de l'humanité vers une nouvelle phase, celle où les gros régneront en devenant la norme. Plus on est gros, mieux on échange la chaleur avec l'extérieur et mieux on résistera donc au réchauffement global. Moins on se déplacera, et donc moins on consommera d'énergie en transports inutiles. Plus difficile ce sera de faire l'amour et donc plus le pic démographique apparaîtra tôt.

Adieu les petits, les maigres, les fluets, vos jours sont comptés.

On peut penser aussi aux mutations suivantes. On pourra se reproduire par simple contact et donner naissance à des individus constitués de la somme de leurs parents, pas seulement de celles de leurs gènes. Vers une humanité constituée d'une chair qui s'écoule sur la planète, envahit les vallées, grimpe vers les cols, reconstitue un océan vivant, une Solaris terrienne échappée des textes de Lem...

Un jour d'ailleurs, quand la vie aura tout recouvert, elle pourra chercher les moyens de partir vers les étoiles.

Perspectives enthousiasmantes, où les blocages qu'on imagine aujourd'hui, comme le changement climatique, la faim, la sécheresse galopante, la disparition de la biodiversité, le recul de la démocratie, s'évaporent pour laisser la place à une altérité radicale.

Dépassée la timide science fiction ! Place à l'avenir tel qu'il sera...