dimanche 12 octobre 2014

Le nouveau paradigme mondial


 Semécourt, 12 October 2014

Le monde de 2014 trouve son origine dans 400 ans d'histoire, telle qu'elle a été vécu en Europe et dans ses satellites culturels que sont les Amériques, l'Afrique du Sud ou l'Australie.

Presque tout a commencé avec le traité de Westphalie, en 1648, qui a mis fin à la guerre de Trente Ans et à l'ordre international issu du Moyen Age - celui qui avait court auparavant en Europe, où les pays étaient inféodés à de grandes familles régnant sur des territoires aux frontières changeantes et conduisant des guerres sans fin pour en modifier les contours. Les nations modernes en sont issues, telles qu'on les conçoit encore aujourd'hui dans le cadre des Nations Unies, donc avec des frontières bien définies, plutôt stables, et des relations internationales en principe elles aussi assez stables. 

Ce modèle européen a été exporté dans le monde entier avec les différentes vagues de colonisation du XVIe au XIXe siècle, puis avec les guerres mondiales qui ont conduit à la création de la SDN et de l'ONU, pour éviter d'autres guerres, et donc à la fondation d'un ordre international fondé sur des nations à la westphalienne, puis enfin avec la décolonisation et ses avatars postcoloniaux qui ont achevé la mise en place d'une carte des nations.

Une grande partie des conflits actuels s'explique en grande partie par l'inadéquation entre ces frontières et les réalités culturelles et historiques locales, au Moyen Orient comme en Afrique.

L'Europe, dont la puissance a été fondée sur une avance technologique et donc militaire sur le reste du monde, de César à Pisar et Cortès ou de Mussolini aux deux Bush, a pu définir une série d'épistèmes technologiques qui organisent encore le monde aujourd'hui - ce que certains appellent l'œuvre civilisatrice de l'occident.


Figure 1 - world population in 2030 (median UN projection)

Les choses sont en train de basculer et, de fait, de rétablir l'état du monde qui existait avant l'an 1000. 

Pour s'en convaincre, on se réfère à la carte de la Figure 1, qui présente la population mondiale telle que la projette des études prospectives de l'ONU pour 2300. 

Il s'agit d'un scénario tendanciel parmi beaucoup d'autres, dont l'horizon est tellement lointain qu'on pourrait le qualifier de futurologie, mais il montre des tendances lourdes sur lesquelles la plupart des experts s'accordent: l'Asie et, fait nouveau, l'Afrique sont les continents qui domineront par leur population et aussi, probablement, par leur puissance; l'Asie se résume à l'Inde et à la Chine, dans cet ordre; l'Amérique s'est rétrécie, comme le symbolisme de la carte le montre, et l'Europe garde son rang[1], qui, en relatif s'amenuise à l'échelle du monde.  La Russie, dans ce scénario, a disparu du club des grandes puissances, comme le Canada, l'Australie ou l'Afrique du Sud. Etc., mais il serait dangereux de lire trop de projections détaillées dans cette simple carte, chargée de trop d'hypothèses.

Quo vadis?






[1] Si elle constitue un ensemble cohérent