dimanche 6 avril 2014

La désindustrialisation en marche...


Lundi 7 et mardi 8 avril auront lieu les journées sidérurgiques internationales (JSI) à Paris, la 31ème édition d'un évènement annuel lancé dans les années 1980 au moment où la sidérurgie sortait de ses années noires, après la chute fracassante qui a suivi les trente glorieuses.

Evénement majeur dans ce métier, qui va attirer plusieurs centaines de participants du monde entier, peut-être un millier, comme cela avait toujours été le cas, avant que la crise n'interrompe la séquence en 2008.

Ce qui est très particulier, cependant, c'est que ces journées seront les dernières.

Quelque chose reprendra la place de ces journées, dès 2015, mais sous une autre forme, un autre nom, et surtout en un autre lieu. La nouvelle identité a déjà son nom, ESAD, acronyme en anglais qui désigne de fait une manifestation organisée l'an prochain en Allemagne et qui devrait tourner à travers l'Europe.

Fin de séquence.

Après l'effondrement d'un partie de la sidérurgie française, qui n'en finit pas de se poursuivre, comme un film au ralenti : Florange, ASCOMETAL, après tant d'autres sites et, peut-être, avant d'autres, dont on n'ose pas encore parler.

Les JSI étaient une partie de l'écologie de la sidérurgie, une façon douce d'en projeter une image positive au niveau européen et international et de donner aux participants les moyens de travailler collectivement et sérieusement, pour que la sidérurgie continue à jouer son rôle essentiel dans l'économie moderne, son rôle de technologie-clé (KET), comme on dit à la Commission européenne.

L'Europe, mais encore plus la France, ont laissé glisser la part de l'industrie dans le PIB ou dans la value ajoutée globale (moins de 10% dès 2011 !) jusqu'à des niveaux qui ne permettent  guère d'assurer l'avenir avec confiance. Cet arrêt définitif des journées sidérurgiques internationales constitue une étape de plus dans ce processus de renoncement, de suicide national collectif, d'euthanasie lente.

On ne peut pas oublier, non plus, que la décision d'arrêter les journées JSI a été prise par la FFA sous la pression d'ArcelorMittal. L'arrêt définitif de cette année n'est pas non plus étranger au numéro un de l'acier en Europe et dans le Monde. AM, en principe très présent en France où il est n°1, mais aussi en Allemagne où il est numéro 2, choisit donc ainsi "objectivement" de continuer à abandonner la France et de laisser faire l'Allemagne.

Pourrait-on imaginer que le gouvernement français accepte de rentrer dans les détails où se cache le diable, et s'oppose à cet abandon supplémentaire ?

Il y a là un mécanisme de plus dans le processus de désindustrialisation du pays. Comme il va falloir assez vite changer de cap, pourquoi ne pas le faire tout de suite ?



http://www.insee.fr/fr/indicateurs/analys_conj/archives/122012_d1.pdf


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