vendredi 18 novembre 2011

De quoi parle la politique...

et ceux qui la commentent, comme d'abord la presse ?

Elle, ils parlent de soi, d'eux-mêmes, de leurs rapports compliqués entre eux, immédiats, tactiques, de fait de pouvoir, immédiat, sur le terrain, guidon de vélo.

Cette histoire de négociation entre le PS et les Verts, dont j'ai parlé hier, a été analysée dans la presse avant tout comme un rapport de force entre les deux partis, souvent synecdotisés dans leurs leaders - ou dans deux leaders, ce qui apporte une dimension supplémentaire de commentaire facile.

Qui a marqué un point, pris le pas sur qui ? C'est une course, une compétition sportive, métaphores policées d'un combat ou d'une guerre. Peu importe le sujet de l'échange - de balle, LOL, seul le débat importe et son issue, qui sera essentielle pour les 12 heures ou les 72 heures qui viennent, puis on reprendra la narration là où on l'avait laissée. C'est le narratif qui prime, le fil de news ou le flux RSS que cela engendre, espèce d'ADN qui porte la réalité, visible mais en même temps cachée.

A un niveau plus politique on peut peser Duflot contre Hollande ou Duflot contre Joly ou contre Cohn Bendit, mais cela aussi laisse le fond du débat de côté. L'avenir ne s'inscrit pas seulement au travers des partis politiques, qui portent en principe la vie dite démocratique, mais des questions que cette vie démocratique doit abordée en vue de les résoudre. Tellement banal et évident et si peu abordé !

 Le fond, donc, ce sont ces partis politiques qui parlent de mix énergétique pour la France en 2050 et au- delà. Ce sont des questions essentielles et complexes. Ceux qui en parlent ont besoin d'une expertise qui dépasse le simple bon sens. Or, le discours politique se place au niveau du bon sens et nie ainsi la complexité du monde, mais surtout l'intelligence et la culture des citoyens et les années d'éducation formelle et sur le terrain qu'ils ont reçues.

On ne peut donc pas savoir si les politiques ont cette expertise ou y ont accès. Accès, sans aucun doute, car cette expertise est partout, mais ils ne donnent pas beaucoup de preuves de s'en servir ni même de la comprendre. Premier point.

Ensuite, qui doit "débattre" de ces questions ? Aujourd'hui les débats sur le sujet sont sans fin, dans toutes sortes de milieux, y compris des milieux académiques - lesquels d'ailleurs qui fonctionnent dans des communautés fermées.

Mais, concrètement, le cours des choses est porté par des courants historiques, dont la maîtrise n'est pas acquise, euphémisme, car elle n'existe tout simplement pas : on est en présence d'un espèce de match sportif dans lequel plusieurs équipes jouent les unes contre les autres, avec des alliances, et seul le bookmaker peut éventuellement imaginer où cela va conduire.

 Donc doit-on échanger une centrale nucléaire contre une circosncription électorale et ainsi laisser les partis s'emparer de ce sujet ? Ou en débattre dans une assemblée du peuple, nationale ou locale, un Grenelle à la française, un Forum ou une agora ? Un referendum à la grecque ? Des journées d'études ? Des livres blancs ? Tout cela probablement tout en reconaissant qu'il serait stupide d'être trop catégorique, trop précis, car l'avenir dont on parle ici échappe largement à la pensèe et à l'action des myopes.

 Ce qu'il faut donc, c'est développer des lunettes contre la myopie. On peut les appeler, politique, philosophie, culture, érudition, modestie et ambition intellectuelle ?

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